Pour la p’tite histoire
Les voyageurs qui échouent à Kerpiton s’expriment en général par ces mots “ah bah vous êtes tranquilles ici !”.
Une bien belle manière de dire qu’on est légèrement perdus, voire carrément paumés et que ça sent quand même un peu la bouse.
Kerpiton c’est avant tout une ferme particulièrement âgée. Une métairie du Château de Loyat. On parle même du “Courtil de Kerpiton”, ce qui signifie qu’on y produisait des fruits (sans doute des pommes, parce que franchement les ananas c’est peu probable).
Au XXe siècle, la famille Josse-Hemono y installe sa ferme. Après guerre, c’est ici que pousse l’une des premières salles de traite équipées à l’électricité du Morbihan (s‘il vous plait!). C’est la grande époque du remembrement, qui fait abattre presque tous les arbres et toutes les haies bocagères, et qui modifie durablement le paysage.
En 1995, la ferme prend sa retraite bien méritée. La plupart des terres sont vendues. Trois ans plus tard, un jeune éleveur loyatais prend en fermage les toutes dernières prairies de Kerpiton, et les passe en agriculture biologique.
Presque 20 ans après la conversion, une idée germe dans la tête de Quentin, fils d’électricien de 26 ans, pièce rapportée de la famille Kerpiton: une bonne bière. Le projet grandit sur papier durant de long mois, et il faut attendre le début de l’hiver 2017 pour attaquer (le mot est faible) les travaux. Comme dans toutes les épopées légendaires, les péripéties sont nombreuses et les émotions dantesques.
“ Brasseurs de père en fils depuis la nuit des temps ! ”
… est une phrase que l’on aurait pu utiliser mais mon père était électricien du coup ça ne marche pas.
Méthodes de brassage
Comment que ça marche ?
Cuves de fermentation fabriquées à Augan, tanks de brassage rachetés à Saint Jean Brévelay… l’empreinte locale est tout de suite présente. Kerpiton, c’est vieux et décrépi ? Non, c’est recyclé et authentique !
En cette année 2017, noyés sous les bières ultra houblonnées et mondialisées, nous nous lancions un véritable défi en jouant la carte 100% local. Heureusement, nous n’étions pas seuls. Dès nos débuts, nous faisons confiance à des fournisseurs engagés, bienveillants.. et voisins! Une proximité qui permet une entraide mutuelle naturelle.
Il faut de longues journées de brassage pour trouver l’équilibre. Peu à peu, en ajustant les recettes aux meilleurs résultats des agriculteurs qui fournissent la brasserie, un terroir brassicole naît.
La brasserie est présente de Rennes jusqu’à Lorient, en passant par Vannes et Saint-Brieuc. Brasseur et commerçants travaillent ensemble, en direct. En 2019, les premiers fûts inox consignés débarquent. Début 2020, Kerpiton investit dans un meilleur équipement d’embouteillage fabriqué en France et utilise 100% d’ingrédients français (dont 99% bretons).
Et si on bossait ensemble ?
En 2022, Kerpiton franchit un cap symbolique !
On brasse 1 millionième du volume du Lac au Duc par an, c’est super impressionnant ! Et tout est distribué auprès d’une centaine de partenaires réguliers (commerces de proximité, bars, restaurants, associations…). Si notre crédo de commerce équitable à la sauce bretonne vous plait… rejoignez la bande!
